Analysis by Christina Choueifaty and Kelsey Fenerty
Le marché hôtelier d’Europe du Sud connait encore une bonne année en 2024. Le RevPAR régional augmente de 9,8 % cette année, grâce à l'attrait des plages grecques, des villes espagnoles historiques et de l’art de vivre à la française qui attirent une demande de loisir venant du monde entier. Cette forte demande fait grimper le prix moyen de 8,0 % à 175 EUR, la performance régionale la plus élevée d'Europe.
Les JO de Paris 2024 ont injecté une vague de demande importante sur le marché hôtelier français. Paris, naturellement, connait l'impact le plus prononcé, les hôtels affichent un taux d'occupation de plus de 80 % durant les deux semaines de Jeux, avec un pic de 90,5 % de TO à mi-parcours. Le prix moyen est le véritable gagnant, atteignant en moyenne 781 EUR pendant l'événement. Tous les sous-marchés parisiens ont bénéficié de la hausse de la demande, mais le RevPAR a été le plus performant sur les Champs-Élysées, le Louvre/Marais et l'Opéra/Grands Boulevards, soit les zones proches des sites olympiques et des principales attractions touristiques. Mais les Jeux n'ont pas seulement profité à Paris, le RevPAR des hôtels français hors de Paris a augmenté de 12,4 % en juillet et de 17,2 % en août, les JO ayant mis en lumière les destinations et la culture française bien au-delà de la capitale.
L'Espagne connait également une année remarquable de croissance à deux chiffres en 2024. Une augmentation du tourisme international ayant contribué à propulser son RevPAR de 11,5 % au-dessus du niveau de 2023. Des villes clés comme Madrid et Barcelone, réputées pour leur richesse culturelle et leurs animations touristiques, ont mené la danse, tirant le RevPAR national vers le haut avec +7,7 % (Barcelone) et +14,0 % (Madrid). Les destinations côtières comme les îles Baléares et Canaries ont également connu un essor touristique. Les îles Baléares ont terminé l'année 2024 avec un taux d'occupation de 68,4 %, juste au-dessus du niveau d'avant la pandémie, et une croissance du RevPAR de 10,7 % par rapport à 2023. Bien que le taux d'occupation des îles Canaries n'ait pas tout à fait dépassé le niveau de 2019, les tarifs ont plus qu'impressionné, avec une croissance de 10,2 % en croissance annuelle et dépassant le niveau d'avant la pandémie de plus de 37 %.
Un autre sujet d’actualité cette année est le surtourisme. L'Espagne n'est pas le seul marché d'Europe du Sud qui peine à intégrer un afflux touristique aussi important. Le surtourisme est apparu comme une menace critique dans toute la région, affectant les destinations populaires et les communautés locales. La pression sur les ressources locales a conduit à diverses réactions en 2024, allant des manifestations menées par les habitants en Espagne à une implication gouvernementale plus officielle, comme les taxes de tourisme et les limitations du nombre de visiteurs en Italie.
Malgré des approches différentes pour lutter contre le surtourisme, le taux d'occupation et le prix moyen à Athènes, Rome, Venise et dans les îles espagnoles ont continué d'augmenter en 2024. Les données de prospectives suggèrent même que les mesures de lutte contre le surtourisme n'ont pas encore dissuadé les voyageurs, car le taux d'occupation ‘on the books’ continue de croitre en croissance annuelle pour de nombreux marchés d'Europe du Sud, même pendant la basse saison.
En termes de perspectives, on pourrait confirmer que Paris s’attend à une année de normalisation après les Jeux Olympiques (2024) et la Coupe du Monde de Rugby (2023). Les marchés italiens chercheront à continuer d'attirer les voyageurs long-courriers grâce à davantage de vols directs vers les régions des États-Unis et d'Asie-Pacifique. Pour les marchés espagnols, l'équilibre entre les besoins locaux et la demande des voyageurs sera une priorité.
Quel que soit le marché, l'avenir reste donc prometteur pour 2025, car le mélange unique de richesse culturelle, de paysages et d'hospitalité de la région continuera de captiver les voyageurs du monde entier.